Michel,
Notre première rencontre c'était à l’École Normale au début des années 70 : la bande des littéraires refaisiat le monde et créait un atelier de théâtre : Antigone, Ubu Roi, la Cantatrice Chauve, Montserrat...
Et puis la vie professionnelle et personnelle nous ont séparés, pour un temps.
Lors d'un atelier de pratique artistique pour les enseignants au Musée d'Aquitaine, à la première séance j'ai reconnu ton intense regard bleu, mais moi j'avais sérieusement raccourci mes cheveux.
A la troisième séance tu t'es écrié soudain "mais c'est Maryse!", tu avais reconnu ma voix et tu étais tout confus. Par la suite nos chemins se sont recroisés tant personnellement que professionnellement. Ma collègue et amie Colette Coomber est partie trop vite, trop tôt, trop douloureusement.
J'ai eu beaucoup de chance, car c'est toi qui est venu rejoindre notre équipe de formateurs avec ta passion et tes grandes compétences. C'était un vrai bonheur de partager avec toi les idées, de construire des projets, des stratégies pédagogiques, de s'enthousiasmer pour des rencontres avec des œuvres ou des artistes.
Une profonde complicité intellectuelle et sensible s'est installée et a perduré.
Tout ce que tu as donné restera en chacun de ceux qui ont pu te rencontrer et faire un bout de chemin auprès de toi. J'espère que tu as eu le temps de connaître et de goûter tous les bonheurs que tu pouvais espérer, mon ami.
Pour Lyonnel ma profonde tendresse dans ces moments difficiles, douloureux, déchirants.